LE PIGEONNIER
Nous avons découvert lors de fouilles, les vestiges d’un pigeonnier.
Ces fondations remontent à 1520 et font partie de la tour du premier château construit sur ces lieux par la famille De Nédonchelle, famille très riche qui a fait également construire l’église de Liévin.
Ce château est détruit par un incendie en 1741. Le seigneur de l’époque René de Moges se servira des fondations de la tour de ce château pour la construction en 1742, d’un pigeonnier.
Le pigeonnier est un privilège, un droit seigneurial. Le pigeon servait parfois à transmettre les messages.
Plus le pigeonnier était important, plus le seigneur était puissant.
Ce pigeonnier avait une hauteur de 15 m et des côtés d’environ 5 m.
Le soubassement était composé de grés afin d’éviter les remontées capillaires souterraines dans les murs réalisés en briques.
Afin de donner plus de solidité aux murs vu leur hauteur, les angles du soubassement étaient construits en jambe d’éléphant, sorte de contrefort en gré.
Les étages comptaient près de 600 boulins (nids) soit une capacité d’accueil de 1200 pigeons. Un puits central alimenté par les eaux de la Deûle permettait aux pigeons de se désaltérer à l’abri des prédateurs.
La révolution française ayant aboli les privilèges seigneuriaux, la colombophilie devint accessible à tous
Découvertes en 2010 lors des travaux d’aménagement du parc Jules Bédart, les fondations de cette antique construction ont été reconstituées en 2014 par la ville de Liévin.
Lors du développement des cités minières, de nombreux pigeonniers se sont implantés dans les jardins des mineurs. C’était pour eux une joie, un bonheur de regarder voler leurs pigeons en respirant l’air frais qui leur avait manqué au fond de la mine.
A Liévin, 4 sociétés colombophiles ont été créées aux 4 points cardinaux de Liévin : l’Union colombophile, la Mosaïque, le secteur Nord, le secteur Est.
La colombophilie était un loisir très apprécié par les familles de mineurs. La femme comme les enfants s’occupaient des pigeons. Ils traduisaient un rêve d’évasion.
Aujourd’hui, la colombophilie est devenue un sport très astreignant. Les départs en vacances ont remplacé les lâchers de pigeons.